Le contrat de mariage (suite)

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Donc et en résumé la Baronne prévoyait en quelque sorte la prodigalité future de son époux.Sur le fond et malgré toute la froideur qui se dégage de ses dispositions pour le moins éxagérées elle n'avait pas tout à fait tort et hélas l'avenir prouvera qu'en définitive et compte tenu de l'époque elle avait eu même raison de se garantir à ce point. En cas de décès de son mari elle s'était fait assigner un douaire préfixe s'élevant à quatre mille Livres Tournois de rente garanti sur la fortune encore inexistante "dudit sieur futur époux" et acquitable sur ses "biens meubles et immeubles quelconques présens(sic) et advenir(sic)" Il était convenu en outre que "ladite dame future espouze (sic) aura son habitation en l'une des maisons qui se trouvera appartenir audit sieur futur espoux au jour de son décedz (sic)" Voilà pour les garanties.Ses vues n'étaient pas totalement innocentes car d'ARTAGNAN au cours de sa carrière se fera adjuger un pavillon entier proche du LOUVRE qu'on appelait alors le pavillon de la volière du Roi.A ce sujet d'ailleurs il y eut quelques tensions avec son cousin COLBERT ,car celui-ci aurait bien voulu pouvoir en disposer pour l'attribuer ensuite lui même à un membre plus proche de sa famille.Mais ,malgré son intervention auprès du Roi celui-ci le débouta poliment en lui répondant "royalement comme il se doit" qu'il avait déjà donné son accord à son lieutenant des mousquetaires qui méritait bien d'être honoré par ce geste eu égard aux services rendus et pensant que son choix était bon (comment en aurait-il pu être autrement)il regrettait de ne pas pouvoir accéder à sa requête....néanmoins si dans le futur l'un ou l'autre des pavillons venait à être disponible il saurait se souvenir de sa demande

Quand les notaires eurent terminé de lire toutes les clauses,les fiancés reçurent les chaleureuses félicitations de l'assistance,au nombre réduit mais de qualité à en juger par les signatures figurant en bas de l'acte.Etaient présentes SM LOUIS XIV en personne ainsi que le deuxième personnage de l'Etat - MAZARIN - du côté de CHARLOTTE son frère utérin Gabriel de HENIN-LIETARD,Sgr de ROCHE,la ROCHETTE et SAULLE, Lieutenant du Roi de la citadelle de CHALON, de JEAN-FRANCOIS de CHANLECY, Marquis de PLEURVAULT, son cousin germain, qui n'allait pas tarder à devenir grand-maître de la garde-robe de Monsieur, et de Messire FRANCOIS de PRAGUE, Gentilhomme au service du Prince de CARIGNAN.Du côté de d'ARTAGNAN peu de monde, aucun parent, ni ses frères ni son oncle HENRI de MONTESQUIOU,Lieutenant du Roi à BAYONNE.Seuls étaient présents ANTOINE de GRAMONT, maréchal de France et colonel général de l'Infanterie Française avec sa femmeFRANCOISE-MARGUERITE DU PLESSIS-CHIVRE accompagnés de deux de leurs enfants dont la brune et ravissante CHARLOTTE-CATHERINE- future Princesse de MONACO. Le mariage proprement dit se fit sous la forme d'une bénédiction nuptiale un mois plus tard en l'église St-ANDRE des ARTS, paroisse d'emprunt pour l'occasion, la mariée étant descendue dès son arrivée à l'Hôtel de Lyon.comme le voulait alors la tradition la cérémonie religieuse eut lieu à la pointe du jour (le 3 avril 1659) sans aucun apparat.Voici le texte de l'acte de mariage : "le 3 avril sur les six heures du matin, mariage de messire CHARLES OGIER de CASTELMORE, fils de messire ANTOINE (sic , au lieu de BERTRAND-ANTOINE) de CASTELMORE et de Dame ANNE-CHARLOTTE de CHANLECY,veuve de JEAN-LEONOR DAMAS, Chevalier, Sgr de La CLETTE (sic , au lieu de La CLAYETTE),Présence de messire de BESEMOT (sic, au lieu de BESMAUX ,parent et ami de d'ARTAGNAN), capitaine des gardes de Monsieur le Cardinal et gouverneur de La Bastille.... " 

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